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1 LP -
STU 70 367
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CONCERT POUR DEUX PRINCES AU
CHATEAU DE - BLOIS |
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AU GALANT ROI FRANÇOIS ET A GASTON
D'ORLEANS, DEUX SIÈCLES OFFRENT LES JOYAUX
DE LA PLUS PRÉCIEUSE MUSIQUE |
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Anonymous |
Reveillés-vous,
Picards et Bourguignons (Odhecaton,
1502) - (Instruments) |
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A1
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Ils
sont bien pelez, (Odhecaton,
1504 - (Voices) |
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A2
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Carpentras
(Elzéar Genet, c. 1475-1548) |
Hor
vedi, Amor (words by Petrarch)
- (Voices and instruments) |
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A3
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Anonymous |
Basse-danse
variée (published by
Attaignant, 1529) - (Instruments) |
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A4
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Va
tost, mon amoureux désir
(words by Charles d'Orléans) - (Voices
and instruments) |
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A5
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Consilium (Jean
Conseil, d. 1535) |
L'aultre
iour iouer m'aloie - (Voices) |
--' --" |
A6
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Jean Mouton (Jean
de Hollingue, d. 1522) |
La,
la, la, l'oysillon du boys - (Voices
and instruments) |
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A7
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Anonymous |
A
qui dir'elle sa pensée
(Odhecaton, 1502) - (Voices and
instruments) |
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A8
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Consilium
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De
nuyt et jour - (Voices) |
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A9
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Etienne Moulinié
(d. c. 1668) |
Ballet
de son Altesse Royale |
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B1
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a) Récit de la bouteille - (voices
and instruments) |
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b) Le Juif errant - (voices and
instruments) |
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c) Air de la ridicule - (instruments) |
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d) Pour le voix - (voices) |
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e) Le grand air à cinq - (voices
and instruments) |
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Michel Lambert
(1610-1696) |
Dans
un bois (Petit Air à trois) -
(Voices) |
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B2
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Claude Gervaise
(fl. c. 1550) |
Gaillarde
variée - (Voices) |
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B3
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Anonymous |
Mon cœur
avez (published by
Attaignant, 1529) - (Voices
and instruments) |
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B4
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Antoine Boesset (c.
1587-1643) |
N'espréz
plus, mes yeux with
Variations
by M. Le Bailly
(treble) and M.
Moulinié (bass) - (Voices
and instruments) |
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B5
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Clement Jannequin
(c. 1475 - c. 1560) |
Ville de
Bloys (Sonnet by
Pierre de Ronsard) - (Voices) |
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B6
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PARIS
POLYPHONIC ENSEMBLE (ORTF) |
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Charles
Ravier, Director |
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Luogo
e data di registrazione |
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Registrazione:
live / studio |
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studio |
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Producer /
Engineer |
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Edizione LP |
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Erato
- STU 70 367 - (1 lp) - durata --'
--" - (p) 196? - Analogico |
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Note |
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Les
parties les plus
anchennes du
monument. à
d'infimes exceptions
prés, ne remontent
pas au dela des
toutes derniére
années du XV siècle:
autant dire qu0il
est pour nous le
type même de ces
châteaux de
plaisence qui à la
Renaissance ont
fleurt sur les bords
de la Loire. A
partir du régne de
Louis XII et pour
presque deux
siècles, BLOIS va
divenir la premiére
ville de France. Au
siècle précédent
pourtant, Blois
avait déjà attiré
les regards. Charles
d'Orléans avait à la
place de l'ancien
châteaufort
reconstruit sa
demeure princière.
Mais il n'en reste
que bien peu de
choses; Louis XII en
a abattu la partie
orientale, François
I la partie
septentrionale,
enfin Gaston
d'Orléan la partie
occidentale. Il faut
donc avole recours à
l'imagination pour
se représenter ce
qu'a pu étre le
château de Louis
XII, ce château
"que, dit un
chroniqueur, (le
Roi) faisat faire
tout neuf et tant
somptueux que bien
semblait oeuvre de
roi", allusion
évidente à la
construction de
l'aile Louis XII; le
fond de la cour
était occupé par
l'édifice de Charles
d'Orléans. C0est
ainsi que connurent
la demeure royale,
l'archiduc
d'Autrische Philippe
le Beau et sa femme
Jeanne la Folle qui
recherchaient
l'union avec la
France par la
mariage de leur
fille, le futur
Charles-Quint, et
Claude, fille de
Louis XII.
Louis était à peine
mort que François I
enterprenait la
construction de
l'aile qui porte son
nom (1515-1524):
"Production
accompli, dit
François Gébelinm
qui consacre le
triomphe officiel de
l'italianisme."
François I et la
cour se résideront
pourtant pas
longtemps à Blois.
Aprés la morte de la
reine Claude et le
retour de captivité
du roi, Blois connut
une période
d'eclipse, et il
faudra attendre les
derniere Valois pour
que la vie y
reprense. Vie
fastueuse malgré la
dureté des temps et
les épisode
dramatiques dont il
fut le cadre
(l'assassinat de
Guise, les Etats
Génèreaux de 1576 et
de 1588) avant de
retomber une fois
encore dans l'oubli.
Une troisème période
de faste commence à
partir de 1626, qui
durera jusqu'en 1660
de fait de la
présence du royal
exile Gaston
d'Orléans qui se
résigne en 1634 a
s'y fixer le plus
grand soulagement de
Louis XIII qui lui
octroie des fonds et
un architecte.
Manaart, en trois
ans, construira ce
noble édifice
classique qui
auhourd'hui ferme la
cour à l'Ouest. Mais
pour des raisons
mysterieuses cette
aile ne fut pas
terminée et Gaston
d'Orleans ne
l'habita jamais.
Il est curieux de
constater combien
les chronique, si
prodigues en détails
sur l'ordonnance et
le train des fêtes
dans un lieu aussi
célèbre, sont
discrètes sur le
programme musical de
ces fêtes où il est
dit pourtant que
l'on a "beacoup
ballé". Les
compositeurs qui ont
appartenu au château
be nous sont connus
que par les comptes
qui mentionnent
parfois des noms.
C'est ainsi que l'on
sa iy que, entre
autres: Jean Mouton,
Jean Conseil, plis
tard Michel Lambert
- le beau-père de
Lully - etienne
Moulinié on été
attachés, les
premiers à Louis
XII, les seconds à
Gaston d'Orléans.
Quant à retrouver
les circonstance de
l'exécution de telle
ou telle oeuvre
musicale, la plupart
du temps il n'y faut
point compter; force
est dans ce domaine
de s'en tenir aux
conjectures et à la
vraisemblance. C'est
peut-étre dommage
pour les armateurs
d'histoire locale
qui sur le pian
affectif y
retrouverant leur
compte, mais pour
les musiciens le
regret est moindre
puisque les oeuvres
existent, et en
grand nombre, qui
souvent dorment dans
les bibliothéques,
attendant que l'on
s'intéresse à elles.
C'est ce que nous
avons fait pour
établir le programme
de ce disque. Faute
de rèférences
précises, nous avons
fait appel à des
oeuvres qui ont pu
etre exécutéès dans
le château vu la
date de leur
composition, qui
pour diverses
raisons célèbrent
Blois ou son
château, ou qui ont
étè composèes par
l'un de ces
musiciens dont une
partie au moins de
l'activit* s'est
exercée dans cette
ville.
Toutes les oeuvres
enregistrées ici le
sont, à notre
connaissance, pour
la première fois.
C'est même, hormis
leur qualité, l'une
des raisons
determinantes de
notre choix.
Nombreuses sont les
oeuvres anonymes de
la période la plus
ancienne, ce qui ne
surprendera
nullement ceux qui
savent combien avant
le XVII siècle d'une
part sont rares les
indications de noms
d'auteurs, et
d'autre part
fantaisistes ou
imprécises les
attributions.
Plusieurs son
empruntées aux
fameux recuells
publiés par Petrucci
à partir de 1501 et
connus sous le nom
d'Odhecaton. C'est
le cas de la piéce
d'ouverture. Resveillés-vous
Picards et Bourguignons,
sorte de fantaisie
instrumentale, de la
plainte d'amour. A
qui dir'elle sa
pensée, et des
truculents couplets
de Ils sont bien
pelez, où se
montrent déjà toute
la verve et la
malice de ce qui
sera plus tard la
Chanson Parisienne.
Toutes ont été
publiées aver les
seuls incipit des
chansons. est-ce
dire qu'il faille
les interpreter
toujours aux
instruments? Rien
n'est moins sûr.
L'absence de paroles
est due au seul fait
que ce n'était que
des harmonisations
de timbres connus et
que confiance était
aux interprètes pour
la répartition,
délicate pardois
pour nous, mais
aisée à l'époque,
des paroles sous les
notes. On pourra
remarquer que nous
avons usé de la
latitude que nous
laissent nos
incertitudes: Resveillées-vous
est interprété aux
seuls intruments. Ils
sont pelez aux
sules voix et A qui
dir'elle par voix et
instruments mêlés.
Ces trois pièces
seralent les plus
anciennes - leur
date d'impression
correspond
exactement aux
premiéres heures de
gloire du château
sous Louis XII - si
nous n'avions jugè
opportun du rappeler
le souvenir de
Charles d'Orléans,
en enregistrant,
sorte d'hommage au
prince-poéte, Va
tost, mon amoureux
désir, chanson
anonyme pour voix et
instruments qui
rappelle tanti la
maniére d'Ockeghem.
Hor vedi amor,
monodie accompagnée
écrite sur un
Madrigale de
Pétrarque, rappelle
opportunément
combien nombreux
étalent les rapports
entre la cour de
France et la Cour
pontificale. Elzéar
Genét précisèment
fut l'un des
chantres envoyés par
Louis XII au service
de Pape en 1508.
Rapports bénéfique
sans nul doute
puisqu'ils nous ont
valu cette pièce
dont certains
accents - en 1517 -
annoncent déjà
Monteverdi.
C'est à deux
contemporains de
Genèt, musiciens de
la chapelle de Louis
XII, que nous devons
les trois autres
chansons
enregistrées sur la
premiére face: Jean
Conseil et Jean
Mouton. De caractère
très nettement
français, elles
appartiennent déjà à
l'esthètique de la
chanson d'Ile de
France que propagera
Pierre Attaignant:
légèretè,
allégresse, débit
rapide, caractére
faussement "rural",
refus de
l'épanchement
lyrique (De nuyt et
Jour). C'est une
atmosphère
plus raffinée,
voire plus galante,
qui se dégage des
deux autres chansons
- légèrement plus
tardives - pressées
sur la face B: cette
merveille d'écriture
à 3 qu'est la pièce
anonyme. Mon coeur
avez, où se trouve
rèalisé l'équilibre
entre le souci de la
qualité des lignes
et la prèoccupation
incosciente mais
réelle d'assise
harmonique, et le
sonnet des Amours de
Ronsard, où se
trouve cPlèbré "Le
nid des Roys" qu'est
la ville de Blois.
Deux "danseryes"
sont ici
enregistrées: une Basse-Danse,
dont le déroulement
a étè
scrupoleusement
respecté, et une Gaillarde.
Il nous a fallu pour
éviter la monotonie
des répètitions,
ornementer quelque
peu suivant l'usage
bien connu de
l'époque.
Un saut dans le
temps. Nous voici à
l'époque où Gaston
d'Orlèans menait
joyeuse vie au
château et où "pout
le ballet du soir,
toutes les belles de
la ville (étalent)
provées, tous les
violons de la
province
rassemnlés". Un
ballet de Moulinié
qui fut musicien de
"Monsieur" est ici
enregistrè
intégralement. Les
voix sont doublées
par les instruments
comme nous invitent
à la faire les
indications
restrictives placées
en téte de certains
mouvements (ex: pour
les instruments
seuls; pour les
voix.) A noter une
originale turquerie
sur paroles
inventées (n° 2),
ceci bien avant que
Molière ait écrit le
Bourgeois;
Salamalec, O rocoba?
Le petit air a trois
de Michel Lambert,
le beau-père de
Lully, nous plonge
dans l'atmosphère
pastorale du XVIII
siècle commençant;
bergers et bergères
qui ont lu l'Astrée
n'ont rien à envier
aux précieux qui
fréquentent les
salons à la mode. La
même galanterie,
avec toutfois plus
de profondeur, se
retrouve dans l'un
des airs les plus
céòèbres d'un
musicien originaire
de Blois, Antoine
Boesset; Nespérez
plus mes yeux.
Nous avons profilé
du fait que nous
possédons des interpretations
notévs pour
enregistrer à la
suite les variations
du superius et de la
basse.
Bernard
GAGNEPAIN
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