COLLECTION CHATEAUX ET CATHÉDRALES


1 LP - STU 70 324

CONCERT AU CHATEAU DES ROHAN A - STRASBOURG




STRASBOURG EN SON SIÈCLE DE GLOIRE OFFRE AU PRINCE QUI FUT SON ÉVÊQUE UN CONCERT DE GRACE ET DE CHARME




P. Celestin Harst (1698-1776) 6 Pièces de clavecin - Le Troisième Ordre: *
--' --" A1

- La Tendresse · Le bon garçon · Le sans-souci · Les innocente · La flatteuse · La gallanterie

Sebastien de Brossard (1655-1730) 4 Airs pour soprano et basse continue --' --" A2

- Ne crois pas, folatre berger (Air serieux)


- Sur le passage des allemands en Alsace


- En vain je languis (Air a boire)


- Coridon et Cloris sur la verte fougete (Air serieux)

Johann Philipp Schenfeld (1742-1790) 2 Airs pour soprano et basse continue --' --" A3

- Holdes Maedchen (" Lieder aus der Iris An Chloè")



- Die alten Zecher ("Neue Lieder")


Ignace Pleyel (1757-1831) Symphonie Pèriodique n° 6 (Restitution: Fernand Oubradous) --' --" B

- 1. Allegro commodo


- 2. Adagio


- 3. Menuetto


- 4. Finale (Vivace)




 
Huguette Dreyfus, au clavecin Neupert (Mercier-Ythier) *
Edith Selig, soprano

Marc Schaefer, clavecin

Camille Farlet, viole de gambe

COLLEGIUM MUSICUM DE STRASBOURG

Roger Delage, Direction
 






Luogo e data di registrazione
-

Registrazione: live / studio
studio

Producer / Engineer
Peter Willemoes, Guy Laporte


Edizione LP
Erato - STU 70 324 - (1 lp) - durata --' --" - (p) 196? - Analogico

Note
-











Le Château des Rohan reflète sa sobre ordonnance dans les paisibles eaux de l'Ill. Il fut, comme en d'autre lieux de Strasbourg, friand de nobles mélodies.
Versailles et ses fastes hante alérs l'imagination des Cours d'Europe. A Strasbourg, citadelle avancée du Royaume depuis le rattachment de l'Alsace en 1681, le besoin se fait vite sentir d'un palais digne d'accueillir princes et prélate de passage. De plus, le retour du Grand Chapitre de la Cathédrale (en "exil" à Molsheim depuis la Riforme), incita le premier prince-evêque de Strasbourg, le Cardinal Armand-Gaston Rohan-Soublise, à éelev un palais épiscopal. Il obtient les plana de l'architecte du Roi, successeur de Massol, durerent de 1730 à 1742. Bien des pages d'histoire y furent tournées. Celles où le "Bien-Aimè", après sa gotrison "miraculeuse", fut accueill du 5 au 10 octobre 1744, dans un tourbillion de spectacles et de musique, sont dans toutes le memoires. Le château devint ensuite l'etape obligatoire des futures reine ou impèratrice de France. La, Marie-Josephe de sauce, Marie-Antoinette d'Autriche, ou Marie-Louise échangirent leur domesticité contre un entourage français. Donnons une pensée à Louis de Rohan, insolite célébrité de l'affaire du "Collier de la Reine", et après avoir saloè le passage dans ses murs de Napolèon, Charles X, Louis-Philippe, (qui le restitua à la ville) après avoir été promu au rang d'Université, l'edifice abrite maintenant le Musée des Beaux Arts dans un décor interieur conservé et restauré. Enchâssé dans un site admirable que domine la Cathédrale de sa fléche aigulf, ce beau specimen de l'architecture classique française du 18é siècle justifie par sa granddeur la devise des Rohan: "Roi ne suis, Prince ne daigne, Rohan suis".
D. Paquette



Nombreux sont ceux qui ignorent encore le nom de Pleyel ou ne volent en lui que le fondateur, à Paris, en 1807, de la célèbre fabrique de pianos qui port encore aujourd'hui son nom. Pourtant, vers la fin du XVIII siècle, il fut pendant un certain temps le principal rival de haydn qui le considèrait effectivement comme son meilleur éleve. Mozart aussi l'apprèciait, trouvant sa musique vien écrite et ort agrèable, et voyant en lui le digne successeur de son maitre.
Né parts de Vienne, formé en Autriche et in Italie, Pleyel a choici la France comme pays d'adoption à l'âge de 26 ans, quand il fut appelé à Strasbourg comme adjoint de François-Xavier Richter, dont il prit am 1780 la succession comme maitre de chapelle de la Cathèdrale. En 1792 ses concerts londoniens rivalisérent avec ceux de Haydn; cependant maitre et éleve restèront bons amis. De retour à Paris, il fonda successivement une maison d'édition, puis une fabrique de pianos, et désormais l'homme d'affaires pris le pas sur le compositeur.
Les années strasbourgeoises de Pleyel (1783-1793) furent les plus fécondes de son activité musicale. C'est là qu'il composa la plupart de ses oeuvres, dont une cinquantaine de symphonies qui furent les délices des auditeurs aux "Concerts des anateur's" et aux "Concerts Schmefeld-Pleyel" à strasbourg.
Ses symphonies sont des oeuvres bien construites, pleines de charme et d'élegance. La preuve en est donnée par cette symphonie periodique n° 6 en fa, qui date d'avant 1790, et dont l'orchestre comporte, en dehors en quatour des cordes, deux hautbois et deux cors. Elle présente bien les caractéres principaux de l'école viennoise: une certaine galeté, de la vivacitè dans le rythme, une simplicité naïve et cordiale dans la mélodie, un somme un accent très populaire auquel Pleyel a su allier noblesse et élègance. Les thémes ont souvent la grâce primesautiére de danses populaires, comme chez son maitre. Cette symphonie comprend les quatre mouvements traditionels. Le premier est un allegro commodo de la classique forme-sonate basée sur deux thèmes assez sembiables dans le rythme sautilliant de leur notes répitées. Le mouvement lent, adagio, est d'abord d'unetendresse et d'une cantabilité toute mozartienne et comporte ensuite une partie centrale plus agitée. Le trio du menut allie de charmante effets d'écho à la sonorité champitre des hautbois et des cors. Et dans le finale, enfin, le charme dansant et populaire du deuxième thpme répond à la grâce exquise du premier.
Orihinaire de Sélestat en Alsace, Célestin Harst avait la réputation d'étre le meilleur claveciniste de son époque et fut même appelé à jouer devant Louis XV lorsqu'il séjourna à Strasbourg en 1744. Ce moine bénédictin qui fut Prieur de l'abbaye d'Ebermũnster a publié en 1745 un interessant "Recueil de differenties pièces pour le clavecin" dans lequel il s'appure indiscutablement sur l'école française". Il se rapproche de Couperin par la classification des pièces en ordre, par la coupe immablement binaire de morceaus, quand ce ne sont pas des rondos, et par l'usage des titres descriptifs. Il excelle en effet aux croquis de portraits, de caractères et de paysages et va jusqu'aux tableaux de genre. L'audace de l'harmonie parfois modulante et chromatique ainsi que certains procédée d'écriture déjà pianistiques le rapprochentégalement de Rameau.
Le Troisième Ordre (en fa) semble être consacrè à la doucer dans la succession de ses six croquis de caractéres. L'aimable prèlude de "La Tendresse" est suivi de la bonhommie du "Bon Garçon", Aux joyeux èbats du "Sans.souci" succéde la candide simplicité des "Innocents". "La Flatteuse" est un affectueux rondo plein de tendresse, et l'ordre se termine enfin par une delicieuse "Galanterie" un peu maniérée.
Originaire de Normandie, Sèbastien de Brossard s'adonna de bonne heure et avec zele à l'art musical. C'est en 1687, âgé de 33 ans qu'il arrive à Strasbourg en qualité de vicaire prébendé au chapitre de la Cathédrale. Brillant autodidacte en matiére musicale, il devint maitre de chapelle de la Cathédrale en 1689 et déploya une intense activité artistique en se faisant remarquer mainte fois comme habile compositeur. Il fonda également une Acadèmie de Musique qui représentait les opèras français de l'èpque. Pour des cercles musicaux restreinte de Strasbourg, Brossard à composé un grand nombre de chats profane à 1, 2 et 3 voix qui furent éditié à Paris entre 1891 et 1898 sous le titre: Recueil d'airs sérieux et à boire.
C'est une intèressante collection en six volumes dont le présent disque donne qualques extraits à une voix avec accompagnement de clavecin et de basse de viole. Ces courtes piéces sont charmantes et leur saveur archaïque qualques peu d'italianisme révéle un fervent lullyste.
Strasbourgeois de naissance, ayant profilé d'une excellente éducation musicale à la fondation Saise-Guillaume, Schoenfeld est revenu dans sa ville natale après un séjour à Brunswicj où il a connu Bach. Maitre de chapelle au temple Neuf à partié de 1777 et Directeur des Concertos de la ville de Strasbourg à partir de 1781, il a fourni un excellent travail dans le domaine de la musique religieuse que dans l'organisation des concerts municipaus.
En dehors de nombreuses cantates, nuos devons à Schoenfeld plusieurs recuelle de Lieder avec accompagnement de clavecin, dont les Lieder aus der Iris et les Neue Lieder, "Holden Mädchen" et "Die alten Zecher" son deux estraits de ces recueills. Si, comme c'était l'usage à l'époque, l'accomoagnement suit encore textuellement le chant pour le soutenir, et si la mélodie présente parfois encore qualques italianismes, la fraischeur de l'invention mélodique et harmonique, tout en évoquant la grâce de la Violette d'un Mozart, laisse presentir le romantisme naissant d'un Schubert.
R. Kopff