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1 LP -
STU 70 317
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A LA COUR DE CHARLES DE LORRAINE A
- BRUXELLES |
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LES MUSICIENS BELGES ACCUEILLENT ET
MAGNIFIENT, AU LONG D'UN SIÈCLE D'OR, LE
GÉNIE NOUVEAU DE L'EUROPE |
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Charles-Joseph
van Helmont (1715-1790) |
Ouverture à 2
chœurs en ré majeur |
--' --" |
A1
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- 1. Allegro
· 2. Largo · 3. Presto |
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Henri-Jacques de Croes
(1705-1786) |
Concerto n° 6
pour flûte, violon et orchestre
à cordes en si bémol majeur |
--' --" |
A2
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- 1. Allegro
· 2. Adagio · 3. Vivace |
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André-Modeste Gretry
(1741-1813) |
Cèphale
et Procris (Suite de ballet) |
--' --" |
B1
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- 1.
Entrée: gaiment - Allegretto - Tempo primo |
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- 2.
Menuet: Moderato - Adagio - Tempo primo |
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- 3.
Gigue légère: Allegro |
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- 4.
Gavotte: Allegretto |
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- 5.
Tambourin: Presto |
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Pieter van Maldere
(1729-1768) |
Symphonie
en si bémol majeur op. IV n° 3 |
--' --" |
B2
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- 1.
Allegro assai · 2. Andante un poco
Allegretto · 3. Presto |
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André
Isselee, flûte |
LES SOLISTES DE
LIEGE |
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Emmanuel Koch, violon |
Géry Lemaire,
Direction |
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Monique
Koch-Pichon, clavecin |
Roger Soyer,
basse |
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Anne-Marie
Beckensteiner, clavecin |
Raymond Guiot,
flûte |
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Luogo
e data di registrazione |
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Registrazione:
live / studio |
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studio |
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Producer /
Engineer |
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Peter
Willemoes
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Edizione LP |
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Erato
- STU 70 317 - (1 lp) - durata --'
--" - (p) 196? - Analogico |
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Note |
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De
la Grand Place
de BRUXELLES,
l'Hôtel
de Ville
constitue le
joyau. Ce
mervéilleux
edifice, qui
bordé tout le
côté
Sud de la
Place est le
plus bel
exemple
d'architecture
gothique civile
que l'on
puisse voir
aujourd'hui en
Belgique.
L'alle gauche,
la plus
ancienne, fut
commencée par
l'architecte
Jacques van
Thienen en
1402.
Quarante-deux
ans plus tard,
un maitre d'œuvre
dont le nom
s'est perdu
entamalt la
réalisation de
l'alle droite,
plus petite,
et différente
dans le
détail. En
1449, Jean van
Ruysbroeck
s'attaquait à
la tour,
couronnée par
une fàche
d'une
merveilleuse
lègèreté que
coiffe une
statue dorée
de
Saint-Michel
terrassant le
dragon. Cette
tour et le
perche qu'elle
domine ne sont
pas dans le même
axe: une
légende veut
que
l'architecte
se soit pendu
de désespoir
en le
constatant. En
réalité, cette
asymétrie
voulue est un
trait
d'esthétique
typiquement
gothique qui
rehausse la
beautè de
l'ensemble de
l'indispensable
touche de
liberté. La
partie
postétieure de
l'edifice est
bien plus
tardive: elle
fut édifiée
dans son état
actuel dans le
style
classique
entre 1706 et
1717, à la
suite du
terrible
bombardament
de Bruxelles
ordonné par
Louis XIV ef
effectué les
13 et 14 août
1695 par
l'artillerie
du maréchal
de Villeroi.
Parmi
les nombreuses
salles que
contient l'Hôtel
de Ville, la
Salle
gothique,
entièrement
recouverte de
bioseries, ce
qui lui donne
une acoustique
chaude et
intime, est
sans contredit
la plus belle
et la plus
vaste. Son
cadre
merveilleux et
évocateur
abrite
aujourd'hui
encore de
nombreux
concerts de
musique
ancienne,
parells à
celui que vous
propose notre
disque.
Les traités de
1713-1714
mirent fin à
deux siècles
d'hégémonie
espagnole sur
le territoire
de l'actuelle
Belgique. Le
pays revint à
l'Autriche, et
demeura sous
la
souveraineté
des Habsbourg
jusqu'à son
invasion par
les armées de
la Convention.
Au terme de
guerres
interminables
qui vaient
ravagè ces
provinces,
autrefois si
prospeères, le
XVIII siècle
apporta les
conditions
favorables à
un certain
relévement.
Bruxelles,
durement
éprouvée par
le
bombardement
de 1695, se
reconstruisit
et, sous
l'administration
équitable et
ferme des
Autrichiens,
se développa
pour
atteindre,
vers le milleu
du siècle, une
popolation de
qualque 70.000
habitants.
L'Impératrice
d'Autrice
Marie-Thérése
confia le
gouvernement
de ces
provinces à
son beau-frère
Charles de
Lorraine, dont
le règne
(1744-1780)
coincide avec
une réelle
renaissance
économique et
culturelle. La
musique, en
particulier,
brilla d'un
vif éclat, et
la Chapelle de
la cour de
Bruxelles,
dite
"Bourgogne" ou
encore "du
Roi", sut
s'attacher des
musiciens
autochtones de
réel talent,
que le présent
disque invite
à decouvrir.
Vers 1750, au
moment où De
Croes venait
d'en reprendre
la direction,
les effectifs
de la Chapelle
étalent
d'environ
vingt-cinq
musiciens,
dont une
quinzaine
d'instrumentistes.
Les
compositeurs
bruxellois de
l'époque,
d'abord
orientés vers
l'esthétique
française
(versaillaise),
ne tardérent
pas à s'ouvrir
aux influences
de
l'Italie:
les oeuvres de
van Helmont et
de De Croes
enregistrées
ici montrent
que le style
concertant de
Vivaldi
n'avait pas de
secrets pour
eux. Plus
tard, aprés
1750, le
nouveau style
symphonique
développé a
Mannheim par
les Stamitz et
leurs émules
devait trouver
à Bruxelles un
adepte de très
grande valeur
avec Pierre
van Maldere.
Charles-Joseph
VAN HELMONT,
membre d'une
famille de
musiciens,
naquit à
Bruxelles le
19 mars 1715
et mourut dans
la même ville
l27 juin 1790.
Il fut maître
de chapelle à
Notre-Dame du
Sablon, puis
dès 1741, à la
Collégiale de
Sainte-Gudule,
pour laquelle
il écrivit de
très
nombreuses
pages de
musique
religieuse. On
lui doit
également un
livre de
pièces de
clavecin, des
préludes,
versets et
fugues pour
orgue, et
quelques
opéra, dont un
intéressant
essai d'opèra
flamand
("Griseldis",
1736).
L'Overtura a
due Cori en rè
majeur, qui
est en fait
une "Sinfonie"
à double
orchestre, est
sa seule
partition
symphonique
préservée à ce
jour. Les
parties
autographes
déposées au
Conservatoire
de Bruxelles
portent la
date de
composition:
1754. Le
premiere
orchestre
comprend un
hautbois et
les cordes
(avec un
basson
renforçant les
basses), le
second adjoint
aux cordes
(sans
contrebasses!)
un hautbois,
deux cors, et
le clavecin
réalisant la
basse
continue.
Les parties
d'alto,
manquantes,
ont du être
reconstituèes
par Géry
Lemaire.
L'oeuvre
comporte trois
mouvements
brefs, de
coupe binaire,
selon
l'équilibre de
la "sinfonia"
transalpine:
un Allegro
(4/4), un Largo,
en sol majeur
(3/4) et un Presto
final (6/8).
Henri-Jacques
DE CROES,
né à Anvers le
19 septembre
1705, mort à
Bruxelles le
16 août 1786,
fut une
personnalité
plus
considérable.
Il quitta sa
ville natale
dès 1729 pour
entrer, en
qualité de
maître de
chapelle, au
service de la
puissante
famille des
Tour et Taxis,
à Francfort.
Attaché à la
Chapelle
royale de
Bruxelles dès
1744, il en
prit la
direction en
1749,
succédant à
Jean-Joseph
Fiocco après
trois ans de
vacance du
poste. Bien
que De Croes
ait conservé
son emploi
jusqu'à sa
mort, la
majeure partie
de ce qu'il
écrivit après
1750 a
disparu. On
déplore ainsi
la perte d'une
très abondante
production
religieuse
(Messes,
Motets), de
nombreuses
Symphonies,
etc. Il
subsiste 3
Messes
(incomplètes),
6 Motets, une
Symphonie,
quatre
recueils
imprimés de
Sonates en
trio et de
Divertissements,
de style
tantôt
italien, tantôt
français,
selon le lieu
de leur
publication:
Bruxelles ou
Paris, enfin
onze
Concertos,
sans doute ses
oeuvres
instrumentales
les plus
achevées.
Le Concerto en
si bémol est
le sixième
d'une serie de
sept dont le
manuscrit
autographe esr
préservé au
Conservatoire
de Bruxelles.
Il s'agit en
fait d'un
triple
concerto, car
à la flûte
traversière et
au violon solo
obligés vient
s'ajouter un
second violon
concertant
dont le rôle
est
presqu'égal en
importance. La
forme
s'inspire de
l'exemple
vivaldien,
mais la
réalisation
est plus
fouillée, plus
ambitieuse,
plus vaste de
proportions,
plus riche
dans la mise
en oeuvre: le
style
symphonique
pré-classique
est proche, on
pense aux
Concertos
contemporains
de notre
Leclair
(l'oeuvre doit
se situer
entre 1745 et
1750). Le
premier Allegro
(2/4)
constitue une
vaste forme
ternaire, où
l'opposition
soli-tutti est
moins
schématique et
moins
régulière que
chez les
italiens. Un
fort bel Adagio
(4/4), réservé
aux deux
premies
solistes,
sostenus
simplement par
un continuo
discret,
s'enchaine
sans
interruption à
l'entrainant Vivace
terminal à
3/8.
La carrière d'André.Modeste
GRETRY
(Liège 1741,
Montmorency
1813) est trop
connu et trop
intimement
liée à la
France pour
qu'il faille
la rappeler
ici. Il n'eut
aucun lien
direct aver la
cour de
Charles de
Lorraine, mais
cette dernière
était très
ouverte à tout
ce qui venait
de Paris, et
la chronologie
rend fort
plausible
l'exécution à
la Chapelle de
Bruxelles
d'une oeuvre
comme celle
que nous vous
proposons.
Céphale et
Procris,
"ballet
héroique" en 3
actes, fut
donné pour la
première fois
à Versailles,
le 30 dècembre
1773 à
l'occasion du
mariage du
Comte d'Artois
et de la
Princesse
Marie-Thérèse
de savoie. Le
2 mai 1775,
l'Académie
Royale de
Musique en
donnait la
première
représentayion
publique à
Paris. Gretry,
qui abordait
pour la
première fois
notre première
scéne
nationale (ses
oeuvres
précédentes
avaient été
données aux
Comédiens
Italiens), eut
du mal à
s'imposer face
à l'écrasante
concurrence de
Gluck, qui
venait de
présenter
"Iphogénie en
Aulide" et
"Orphée).
Neammoins, sa
partition a
conservé tout
son charme, sa
fraicheur sans
apprèt, sa
spontanéité et
sa délicieuse
saveur
instrumentale.
La suite
d'extraits
enregistrée
ici respecte
la formation
réduite de la
partition
originale: une
flûte, deux
hautbois, deux
core et les
cordes.
Pierre
(Pieter) VAN
MALDERE
(Bruxelles, 13
mai 1724 - 3
novembre1768),
appartient à
la géneration
suivante,
ouverte à la
nouvelle
estetique
mannheimiste,
et doit être
consideré
comme l'un des
plus
remarquables
pionniers
européen de la
Symphonie
naissante.
attaché à la
Chapelle
royale dirigée
par De Croes,
il en devint
premier violon
en 1749, et
occupa la même
pupitre à
l'Opéra de la
Cour. Seul, ou
à la suite de
son patron
Charles de
Lorraine, il
voyagea,
notamment à
Dublin
(1751-1753), à
Paris (1754),
enfin, en
Autriche et en
Bohême
(1757-1758),
où il dut
découvrir des
exemples
décisifs en
matière de
symphonie. En
effect,
nonobstant ses
sept opèras,
ses 8 Sonates
pour violon et
ses 27 Sonates
en Trio,
publiées à
Paris et à
Londres, ce
sont ses 37
Symphonies
qui, de son
vivant déjà,
ont assuré le
meilleur de sa
réputation. La
critique du
temps se
plaisait à en
souligner le
caractére
"construit".
La remarquable
Symphonie
en si bémol,
opus 4 n° 3,
est écrite
pour la
formation
habituelle de
l'époque (deux
hautbois, deux
cors, cordes).
Elle comprend
un important Allegro
assai
(3/4), de
forme-sonate,
dont le
developpement
très vivant,
porté aus tons
mineurs,
débouche sur
une reprise
"téléscopée"
(privée de son
premier
élément), puis
un Andante
un poco
Allegretto
en sol mineur
pour cordes
seules (2/4)
de forme
librement
ternaire,
d'une belle
profondeur de
sentiment,
enfin un
Presto (2/4),
dont la forme
rappelle celle
du premier
morceau, et
qui élabore
polyphoniquement
son thème
principal
formé de
quatre
blanches
chromatiques
descendantes.
En écoutant
cette oeuvre,
on peut
comprendre que
certaines des
Symphonies de
van Maldere
alent pu être
attribuées au
jeune Haydn!
Harry
Halbreich
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