COLLECTION CHATEAUX ET CATHÉDRALES


1 LP - STE 50 237

CONCERT POUR LA REINE MARIE-ANTOINETTE AU  - PETIT TRIANON




LE FRANÇAISE A L'ÉPOQUE DE MOZART CISÈLENT POUR LEUR REINE LE PRÉCIEUX MURMURE DES HARPES ET DU CLAVECIN





François-Joseph Gossec (1734-1829) Symphonie Concertante du ballet de Mirza pour 2 harpes et orchestre --' --" A1

- Allegro · Largo · Rondeau

Joseph Chevalier de Saint-Georges (1739-1799) Symphonie Concertante en sol majeur pour 2 violons et orchestre --' --" A2

- Allegro · Rondeau

Johann Schobert (1740-1767) 4° Concerto pour le clavecin en ut majeur op. XV --' --" B

- Allegro assai · Adagio · Allegro assai




 
Lilly Laskin, Odette Le Dentu, harpes ORCHESTRE DE CHAMBRE JEAN-FRANÇOIS PAILLAR
Huguette Fernandez, Ginette Carles, Violons Jean-François Paillard, Direction
Anne-Marie Beckensteiner, clavecin

 






Luogo e data di registrazione
novembre 1964


Registrazione: live / studio
studio

Producer / Engineer
Daniel Madelaine

Edizione LP
Erato - STE 50 237 - (1 lp) - durata --' --" - (p) 196? - Analogico

Note
-











"Ces lieux ont toujours été le sèjour des favorites des Rois, ce doit être le vôtre", dir Louis XVI à Marie-Antoninette en lui remettani le domaine de Trianon. C'est pour Madame de Pompadour en effet que Louis XV fu ètablir en 1749, à l'extrémité du Grand Trianon (où Louis XIV, déjà, logeat Madame de Maintenon), une petite ménagerie paysanne ornée bientôt d'un "Pavillon Français". De 1762 à 1768 Jacques-Ange Gabriel construistt et décora un de ses chefs-d'oeuvre: le Petit Trianon. Les lignes calmes des bolseries sculptées par Guibert marquent òìabandon définitif de la rocaille et le triomphe du néoclassicisme. Ce bâtiment, qui est un des premiers témoignages du "retour à l'antique", reflète l'élàgance dépouilée de l'architecture civile du XVIII siècle. Madame du Barry y succédera à la Pompadour jusqu'à la mort de Louis XV, en 1774.
Louis XVI, devenu roi, donna les deux Trianons à Marie-Antoinette, mais le Petit Trianon fut la retraite provilegiée de la Reine qui, lasse des conversations de la cour, trouvait la l'isolement favorable à une vie de société intime partagée entre la conversation, le jeu, le théâtre et la musique. Le jardin "anglo-chinois", la gracieuse petite Salle de comédie, la trasformation du Pavillon Français en salon de conversation et de musique, la création du Hameau paysan rappellent le climat de bergeries galantes, cette union de raffinement et de rustichè champètre qui, par djà les années, semble tendre la main à l'Astrée d'Honoré d'Urfè, comme pour servir d'encadrement précieux à deux siècles d'apogée de la monarchie et aussi de la culture française.



La musique de ce temps évoque à merveille ce climat de grâce, de charme d'une société un peu frivole peut-être mais si séduisante! D'ailleurs les pressentiments des troubles à venir, comme les premières palpitations d'un préromantisme encore inconscient, viennent parfois agiter cette surgace limpide et reposante en lui conférant une nouvelle profondeur. On s'en apercevra notamment dans l'adagio du Concerto de Schobert.
François-Joseph Gossec (Vergnies, Hainaut, 17 janvier 1734 - Passy, 16 février 1829), par son importante production symphonique, qui s'étend sur plus d'un demi-siècle, a joué, pour la France, un rôle de chef d'école comparable à celui de J. Haydn pour les pays germaniques. sa Symphonie concertante en ré a été ajoutée au ballet en trois actes Mirza (1779). Il en existe plusieurs versions. L'une, manuscrite est pour flûte, violon, harpe et orchestre. Une autre, publiée par Bailleux en 1784 est pour "violon, flûte et altos concertans". La trisième, que nuos avons adoptée, est èpur deux harpes et orchestre; le manuscrit autographe du Conservatoire garantit son authenticité. Ses thémes allègros, pimpants, justified l'opinion du Mercure (juillet 1784): "On se rappelle que cette symphonie est une de celles de l'Auteur qui a fait le plus plaisir, et c'est beaucoup dire...".
La symphonie concertante est d'ailleurs un genre spécifiquement français, dont Mozart ne manque pas de faire son profit en 1778. Les statistiques établies récemment par Mr Barry S. Brook montrent que les compositeurs français ont écrit à eux seuls, dans la seconde moitié du XVIII siècle, plus du double de symphonies concertantes que tout le reste de l'Europe! Parmi eux, Joseph Boulongne, chavalier de Saint-Georges, né vers 1739 à la Guadeloupe et mort à Paris en 1799, a cultivé ce genre avec une aisance particulière. Ce brillant mulâtre est une des figures les plus curieuses et les plus attachantes de la fin du XVIII siècle et ses multiples aventures ont suffi à alimenter un roman en 4 volumes de R. de Beauvoir (1840). Violiniste au "talent moelleux", il a abordé tous les genres prisés à l'époque: sonate, symphonies, concerto, romance, comédie à ariettes.
La Symphonie concertante en sol majeur op. XIII (1782), composée pour un effectif restreint, "deux violons pricipalles" (sic) et orchestre à cordes, est dessinée avec la légèreté de touche d'un pastel, la finesse de trait d'une eau-forte. La spontanéité et le charme mélodique en font une des pages les plus gracieuses et les plus souriantes de toute la musique française. (C'est par erreur que notre enregistrement précédent de la même oeuvre portait "oeuvre IX, n° 2, 1778").
Le silésien Johann Schobert, mort à Paris en août 1767, empolsonné par des champignons cueillis en forêt de Saint-Germain, a été adopté par la France à un point tel qu'un auteur aussi nettement ermanique que Riemann le traite de "maitre français". Wyzewa et Saint-Fox nous apprennent qu' "en fait, depuis 1763 jusqu'au bouleversement général de la Révolution, il a été le plus joué et le plus aimé des auteurs de sonates françaises". Ses compositions on été publiées au moment où le piano-forte faisait son apparition; cependant le mot clavecin est seul à figurer en ses titres et Grimm nous parle de lui comme d'un claveciniste qui a "ruinè de fond en comble la réputation des Couperin, des du Phly, des Balbastre..." Bien qu'il ne soit pas absurde d'interpréter ses oeuvres au piano, il semble préférable de les confier au clavecin.
Le Quatrième concerto pour le clavecin, op. XV, en ut majeur, a du ètre publié aux environs de 1766. Les deux allegro assai, écrits dans une atmosphère joyeuse, limpide, sont embuès à certains moments par des plongées soudaines dans le mode moneur et des modulations mystérieuses.Les rêves ainsi éveillés prennent leur essor dans l'adagio, une grande page mèditative, chargée d'émotion et qui s'évade très loin des poncifs, du style galant. On doit reconnaitre ici, avec Wyzewa et Saint-Foix, que "la preniére de ces keçons impérissables que Mozart a prises dans l'oeuvre de Schobert a été de découvrir que l'art musical était en état de remplir une fonction poétique" et qye "Mozart a dû à Schobert la conscience salutaire de son génie de poète. "Est-il plus bel éloge de notre musicien?
Jean-François Paillard