COLLECTION CHATEAUX ET CATHÉDRALES


1 LP - STE 50 234

CHASSIS ROYALES AU CHATEAU DE - CHANTILLY




DU PLUS PROFOND DES BOIS, LE VOIX MÉLODIEUSES DES NYMPHES RÈPONDENT A L'ÉCHO VIRIL DES TROMPES DE CHASSE




Jean-Joseph Mouret (1682-1738) Symphonies de chasse --' --" A1

- Fanfare et Air · Airs, gracieusement · Gavottes · Menuets

Antonio Vivaldi (1678-1741) La Caccia: Concerto en si bémol majeur pour violon et orchestre op. 8 --' --" A2

- Allegro · Adagio · Allegro

Michel Corrette (1709-1795) La Choisy (XIV Concerto Comique) pour cors et orchestre --' --" A3

- Allegro · Adagio · Allegro

Jean-Philippe Rameau (1683-1764) Hippolyte et Aricie --' --" B1

- Scène de la Chasse (acte IV scène 3)

Léopold Mozart (1719-1787) Sinfonia di Caccia --' --" B2

- Allegro · Un poco Allegretto, a gusto d'un echo · Menuet




 
Christiane Eda-Pierre, soprano ENSEMBLE DE TROMPES DE CHASSE
Huguette Fernandez, violon - Jean Pietri, Thierry Bouts, Thierry Dessallien, Jean-Paul Tessier, Didier Quilliard
Jean-Claude Maolgoire, Pierre Venot, hautbois CHORALE STEPHANE CAILLAT
Jean-Pierre Laroque, basson ORCHESTRE DE CHAMBRE JEAN-FRANÇOIS PAILLARD
Georges Barboteu, Gilbert Coursier, Daniel Dubar, Michel Berges, cors Jean-François Paillard, Direction
Anne-Marie Beckensteiner, clavecin (Neupert)

 






Luogo e data di registrazione
-

Registrazione: live / studio
studio

Producer / Engineer
Daniel Madelaine

Edizione LP
Erato - STE 50 234 - (1 lp) - durata --' --" - (p) 196? - Analogico

Note
-











La plus grande partie de château de Chantilly a été détruite à la Révolution et les bâtiments actuels datent pour la plupart de la restauration du duc d'Aumale (1876-1882). Il subsiste cependant le Petit Château, ou Capitainerie, édifié vers 1560 par Jean Bulan, et le musée Condé fait revivre la mémoire des grandes familles de propriétaires, les Montmorency et les Condé (la mère du Grand Condé était une Montmorency). Les célèbres Ecuries du XVIII siécle sont encore la pour nous rappeler que, dans son enceninte de forèts, Chantilly a été un des hauts lieux de la chasse. Dès 1527 François I y venait réguòièrment courre le cerf et le sanglier; à cette époque déjà, les repas étaient égayés par des musiciens jouant dans une tribune. Dès lors chasse et musique iront toujours de pair. Le Grand Condé "fit de Chantilly le plus beau domaine du royaume... Des barques aux pavillons flottant au vent glissaient doucement sur les eaux du Canal, au son de violons et de hautbois... Les timbaliers des gardes de la compagnie de M. le Prince garnissalent leurs timbales de tabliers éclatants et des banderoles flottaient au cuivre des trompettes." Lorsque Louis XIV vient en visite, on mande pour lui des musiciens de Paris, notamment Philidor. On reçolt le Dauphin au son d'un "concert de  hautbois, de flûtes et de musettes." Au XVIII siècle le Roi fait de longs séjours à Chantilly. Le soir, quand il fait chaud, on s'assied sur les marches du Grand Degré et on chante des choeurs d'opéra. La fin du siécle est maquée par les rèceptions de visiteurs illustres: Prince héréditaire de Brunswick (1766). Roi de Danemark (1768), Roi de Suède (1771), Grand Duc Paul de Russie (1782). L'opéra, l'opéra-comique, les musiciens les plus réputés sont de toutes ces fètes qui brillent d'un vif éclat sur les dernières annèes de l'ancien règime.



Les Symphonies pour des violons et jautbois et des cors de chasse de Jean-Joseph Mouret, "exécutées à l'Hôtel de Ville devant le Roy, le jour que Sa Majesté y est venue" (septembre 1729), sont bien connues du public depuis qu'un disque de l'Orchestre J.-F. Paillard les a restituées dans leur intégralité (Erato LDE 3 191 - STE 50 069).
Il restait cependant une expérience passionnante à tenter: les interpréter avec d'authentiques trompes de chasse, au lieu des cors d'harmonie inconnus du temps de Mouret. Cela exigeait une transposition de fa en ré, car les trompes n'existent plus que dans ce ton. Mais cet intervalle d'un ton et demi correspond assez exactement à la différence des diapasons du XVIII à  nos jours, de telle sorte qu'il y a toutes les chances pour que les extraits présentés ici sonnent avec une couleur extrêmement voisine de l'exécution ancienne - et ce, d'autant plus que les Rallyes de trompes conservent jalousement des traditions d'interprétation qui remontent au marquis de Dampierre, c'est-ù-dire à l'époque de Mouret.
Dans le final de l'Automne, déjà, Vivaldi brossait le tableau très animé d'une scène de chasse. Il revient à ce sujet avec un concerto entier, le n° 10 du même opus VIII, intitulé La Caccia. L'allegro exploite le saut d'octave qui symbolise traditionnellement le cornet de postillon (c.f. Vivaldi, Concerto o sia il Cornetto a Posta et Bach Caprice sur le départ de son frère bien-aimé). L'adagio évoque peut-être la douceur du repos au coin du feu, en qulque halte forestière. Le finale repart en une chevauchée conquérante.
La Choisy figure sous le numéro XIV dans la longue série des Concertos comiques de Michel Corrette. Par un procédé cher à l'auteur, et renouvelé des premiers sonatistes italiens, les deux allegros développent la même trame musicale, simplement - mais radicalment - transformée par une modification du rythme, ternaire (6/8) dans le premier mouvement, binaire (2/4) dans le finale. On notera l'étonnante vélocité denadée aux cors de chasse et la semptuosité du coloris, en même temps que la bonne humeur un tantinet humoristique que Corrette en obtient.
Rameau est sans conteste le gran maitre de l'orchestration dans le second tiers du XVIII siècle; il n'est donc pas surprenent que la scène de chasse qui figure au IV acte d'Hippolite et Aricie soit d'une spelndeur sonore particulière. Les voix d'une "troupe de Chasseurs et de Chasseresses" se joignent à un orchestre puissant dans l'enthousiasme du choeur initial. Un premier air en rondeau est joué d'abord par l'orchestrem chanté ensulte par une Chasseresse. Le 2e air en rondeau, sur un mouvement de gavotte, fait intervenir également le choeur. Un menuet termine la scène et, pour une fois, le "Trio" mérite vraiment son nom, puisqu'il est réservé à deux hautbois et un basson.
La Sinfonia di Caccia de Léopold Mozart fait appel, outre 4 cors et les cordes, à un fusil de chasse! Il est vrai que les interventions de cet instrument insolite sont limitées au premier allegro, une truculante fanfare, pétillante de gaité. Deux cors participent à l'aimable andante. Le finale est un menuet débordant d'entrain. La virtuosité redoutable exigée des cors tout au long de cette symphonie est mise, par le père du grand Mozart, au service d'une alacrité fort séduisante.
Jean-François Paillard