STIL, Paris
4 LPs - 1010 S 77 - (p) 1979
3 CDs - 1010 SAN 77 - (c) 1993

BALLET HÈROÏQUE MIS EN MUSIQUE PAR M. RAMEAU







Jean-Philippe RAMEAU (1683-1764) ZAÏS, Ballet héroïque (1748)



PROLOGO
33' 16"


- Ouverture 6' 06"
A1

- Scène 1 - "Eveillez-vous..."
3' 10"
A2

- Scène 2 - (Le fond du théâtre représente un horizon, tel qu'il est formé par l'Aurore.) - "La naissante Aurore..."
2' 07"
A3

- Scène 2 - (On découvre dans l'éloignement des torrents impétueux...) - "Les torrents s'ouvrent un passage..."
6' 20"
A4

- Scène 3 - (L'Amour suivi des Plaisirs er des jeux...) - "Connaissez le Dieu du bonnheur..." 4' 08"
B1

- Scène 3 - 1re Gavotte - 2e Gavotte - 1er Gavotte 4' 41"
B2

- Scène 3 - "Que l'Amour seul seul soit votre maître..." 1' 09"
B3

- Scène 3 - 1er Menuet - 2e Menut - 1er Menuet 3' 10"
B4

- Scène 3 - "Aimez, jouissez sans cesse..." 2' 25"
B5

ACTE PREMIER

27' 24"


- Scène 1 - "Génie égal aud Dieux..." 4' 46"
B6

- Scène 2 - "Aimable Zélidie, ..." 5' 48"
C1

- Scène 3 - Entrée des Bergers 1' 41"
C2

- Scène 3 - "Accourons tous..." 2' 50"
C3

- Scène 4 - "Unissez vos chants..." 1' 42"
C4

- Scène 4 - Ballet figuré 0' 56"
C5

- Scène 4 - "Dieu, souverain des Dieux..." 0' 44"
C6

- Scène 4 - Musette lente - 1er Gavotte - 2e Gavotte - 1er Gavotte 2' 19"
C7

- Scène 4 - "Tous les biens qu'offre la fortune..." 5' 14"
C8

- Scène 5 - "Ma puissance prépare..." 1' 24"
C9

Entracte 1re Gavotte
0' 37"
C10

DEUXIÈME ACTE
34' 33"


- Scène 1 - "Charme des coeurs..." 2' 28"
D1

- Scène 2 - "Zaïs m'en croiez-vous?..." 4' 19"
D2

- Scène 2 - (Zaïs disparaît, et dans le meme moment...) 0' 24"
D3

- Scène 3 - "Venez aimable Zélidie..." 2' 59"
D4

- Scène 3 - Ballet figuré: 1er Gavotte - 2e Gavotte - 1re Gavotte 1' 41"
D5

- Scène 3 - "Un amant doit tout se promettre..." 0' 48"
D6

- Scène 3 - 1er Gavotte 0' 25"
D7

- Scène 4 - "Tout ce que Soleil éclaire..." 3' 56"
E1

- Scène 4 - (Le fond du théâtre s'obscurcit.) 4' 31"
E2

- Scène 4 - 1er Air: mouvement de Chaconne 1' 48"
E3

- Scène 4 - "Pour les mortels les plus heureux..." 0' 40"
E4

- Scène 4 - 2e Air: même mouvement 2' 18"
E5

- Scène 4 - "Pour les mortels les plus heureux..." 0' 42"
E6

- Scène 5 - "Cédez à mes soupirs..." 2' 07"
E7

- Scène 6 - "O ciel ! croirai-je ses discours !..." 1' 55"
E8

- Scène 7 - "Ciel ! Est-ce vous !..." 1' 52"
E9

Entracte 1re Air: mouvement de Chaconne
1' 20" E10

TROISIÈME ACTE
31' 19"


- Scène 1 - "Vous étres obéi..." 1' 04"
F1

- Scène 1 - Air: "Vole, enchante mom cœur..." 2' 02"
F2

- Scène 1 - "Ou'attendez-vous ? Soyez heureux..." 3' 26"
F3

- Scène 1 - (Le théâtre change, et représente des jardins enchantés...) 1' 09"
F4

- Scène 2 - "Coulez mes pleurs..." 3' 51"
F5

- Scène 3 - "Célébrons la victoire..." 1' 07"
F6

- Scène 4 - Entrée des Silphes 1' 15"
F7

- Scène 4 - "Que Zaïs est heureux..." 1' 11"
F8

- Scène 4 - Ballet figuré: Air vif en Rondeau 1' 16"
F9

- Scène 4 - "Aimons, jouissons de la vie..." 1' 16"
F10

- Scène 4 - "Dans vos feux prenez pour modéle..." 1' 10"
F11

- Scène 4 - 1er Passepied - 2e Passepied - 1er Passepied 2' 54"
G1

- Scène 4 - 1er Tambourin - 2e Tambourin - 1er Tambourin 2' 07"
G2

- Scène 4 - "Leurs concerts et leurs jeux..." 0' 38"
G3

- Scène 5 - "Qu'aux lois de Zélidie..." 0' 14"
G4

- Scène 6 - "C'est Cindor... quel nouveau supplice !..." 6' 20"
G5

- Scène 7 - "Amour, fut-il jamais une amante si tendre !..." 0' 19"
G6

QUATRIÈME ACTE
29' 21"


- Scène 1 - "Qu'entends-je... ! Quoi Zaïs..." 6' 20"
G7

- Scène 2 - "Hélas ! Que venez-vous de faire ?" 4' 26"
G8

- Scène 2 - "On entend un bruit de symphonie..." 1' 04"
H1

- Scène 3 - "O Ciel ! Oromasès..." 2' 28"
H2

- Scène 4 - "De nos concerts..." 1' 38"
H3

- Scène 4 - Entrée des éeièles élémentaires 1' 52"
H4

- Scène 4 - Air 1' 18"
H5

- Scène 4 - "Témoins de mes feux..." 1' 24"
H6

- Scène dernière - "L'innocence est votre partage..." 1' 01"
H7

- Scène dernière - Air des Bergers, Rondeau gai 1' 04"
H8

- Scène dernière - Air pour les Silphes 0' 50"
H9

- Scène dernière - "Transports ravissants de ma flamme..." 2' 25"
H10

- Scène dernière - Musette 1' 18"
H11

- Scène dernière - 1er Rigaudon - 2e Rigaudon - 1er Rigaudon 1' 47"
H12

- Scène dernière - Contredanse 0' 46"
H13





 
John Elwes, Zaïs
Marjanne Kweksilber, Zélidie
Max van Egmond, Oromasès
David Thomas, Cindor
Mieke van der Sluis, Une Sylphide, la Grande Prêtresse de l'Amour
Jane Marsh, L'Amour
René Jacobs, Un Sylphe

Génies des Élements, Sylphes et Sylphides, Bergers et Bergères,
Chasseurs et Chasseresses, Prêtresse de l'Amour
Collegium vocale Gent | Philippe Herreweghe, chef des chæurs 
 
 
La Petit Bande | Gustav Leonhardt, direction
Violons I
- Sigiswald Kuijken (1er violon), école de Maggini. Brescia 17e s.
- Alda Stuurop, Domenicus Montagnana, Venise 1739
- Mihoko Kimura, Amati, Bologne 1721
- Jacob Stainer, Absam 1664
- Chiara Banchini, école de Brescia, vers 1600
- Janine Rubinlicht, école vénetienne 18e s., attribué à Giovanni Busan
Violons II
- Marie Leonhardt, Jacob Stainer, Absam 1676
- Janneke van der Meer, attribué à D. Montagnana, vers 1740
- Keiko Watanabe, Carlo Ferdinando Landolphi, 1756
- Ruth Hesseling, attribué à l'école de Guarnerius, 1739
- Thomas Albert, Mathias Albanus, Bolzano 1706 (?)
Altos
- Wim ten Have, Johannes Cuypers, La Haye 1782
- Martin Boeken, Aegidius Klotz, Mittenwald 1760
- Wiel Peeters, Guido Tononi, Bologne 1696
- Wouter Möller, Joannes Franciscus Celoniatus, Turin 1742
Violoncelles
- Richte van der Meer, Jacques Boquay, Paris 1719
- Wieland Kuijken, Andrea Amati, Crémone vers 1569
Violone / Contrebasse
- Nicholas Papp, d'après Aegidius Klotz, Tyrol vers 1790
- Maarten van der Heyden, Max Hoyen, Wehen i. Taunus 1966
Flütes
- Barthold Kuijken:
Grande flûte: Andreas Glatt 1977, d'après Rottenburgh, Bruxelles vers 1750;
Flauto piccolo: Andreas Glatt 1977, d'après Willems, Bruxelles vers 1760

- Oswald van Olmen, (comme Barthold Kuijken)
Hautbois
- Pol Dombrecht, Andreas Glatt 1977, d'après Stanesby, Londres vers 1720
- Bruce Haynes, Bruce Haynes 1972, d0après Denner vers 1720
Bassons
- Danny Bond, Prudent, Paris vers 1765
- Hans-Jürg Lange, Hans-Jürg Lange, d'après Prudent, Paris vers 1750
Percussiom
- Philippe Herr
Clavecin et continuo
- Bob van Asperen, Rainer Schütze, Heidelberg 1969, d'après Johannes Daniel Dulcken, Anvers 1745
 






Luogo e data di registrazione
Sankt Anna Kerk, Bruges (Belgium) - Ottobre 1977


Registrazione: live / studio
studio

Produzione
Klaus L. Neumann, Westdeutscher Rundfunk Köln

Direzione artistica

Barbara Valentin


Recording Engineer

Thomas Gallia (Sonart, Milano), Paul Déry


Prima Edizione LP
Stil, Paris | 1010 S 77 | 4 LPs - durata 38' 02" - 35' 54" - 39' 51" - 41' 53" | (p) 1979 


Prima Edizione CD
Stil, Paris | 1010 SAN 77 | 3 CDs - durata 61' 17" - 49' 47" - 46' 46" | (c) 1993 | AAD

Cover Art

Jeune Prince, détail d'un dessin (18e s.) de Michel Corneille le Jeune (Collection particulière)


Note
Contiene copia del libretto originale.














QUELQUES REMARQUES SUR L'EXÉCUTlON
La partition utilisée pour le présent enregistrement de l'opéra Zaïs a été établie par nos soins d'après les principales sources manuscrìtes ou imprimées conservées aujourd'hui à la Bibliothèque Nationale et à la Bibliothèque de l'Opéra de Paris.
Il serait vain de rechercher la précision dans le texte original (Urtext) de cette oeuvre tant elle a subi de remaniements au cours des nombreuses reprises qu'elle connut au dix-huitième siècle; et l'on sait, d'autre part, que Rameau n'hésitait pas à remettre sur le chantier la plupart de ses œuvres. L'Ouverture fut très rarement donnée sous sa forme originale., avant que Rameau ne la récrive entièrement. Cette description de la naissance des Éléments issus du Chaos ne trouva grâce ni devant le public ni devant la critique du temps, qui demeuraient résolument hostiles à ce genre de peinture naturaliste et "inesthétique". C'est précisément la raison qui, en plus de l'originalité surprenante de la version primitive de l'Ouverture, nous a décidé à choisir cette page pour notre enregistrement.
Quant aux coupures que nous avons pratiquées, elles sont conformes aux versions de 1761 et de 1769 utilisées lors des reprises à l'Opéra de Paris.
Gustav Leonhardt
(traduit de l'allemand par Claude Chauvel)

HISTOIRE D'UN OPÉRA: ZAÏS
En 1748, au faîte de sa renommée, Jean-Philippe Rameau compose Zaïs, un de ces ouvrages qu'un destin contraire a condamné, dès sa naissance, à ne recevoir de la part du public d'autre accueil qu'une estime polie.
Zaïs est un ballet héroïque, genre qui diffère fondamentalement des œuvres qui l'ont précédé : la tragédie lyrique, telle qu'Hippolyte et Aricie (1733), Castor et Pollux (1737) ou l'opéra-ballet, tel que Les Indes Galantes (1735). Par rapport à celui-ci, dont les actes entrecoupés de danses et de ballets, reliés entre eux par un lien ténu peuvent être représentés indépendamment, le ballet héroïque se distingue par un argument unique développé au cours de quatre actes que précède un prologue. La danse y occupe une large place, mais non point supérieure aux soli et aux chœurs qui sont la substance même de I'opéra sérieux. Quant à l'épithète "héroïque", dont l'emploi peut sembler usurpé dans le climat pastoral de Zaïs, il convient davantage à l'élévation des sentiments des personnages, à la noblesse de leur passion qu'à la nature de leur extraction.
Le livret, œuvre de Louis de Cahusac, l'un des principaux fournisseurs de Rameau, est une fable d'"Etres Elémentaires" qui apporta à Rameau deux composantes bien propres à stimuler son génie créateur: la pastorale et le féérique. Cahusac exploite, certes, une veine en cours d'épuisement, mais il le fait avec adresse, naïveté charmante et une finesse d'expression qui nous rendent très suspects le mépris et l'hostilité dans lesquels le tenaient ses contemporains.
Le texte de
Zaïs a connu de nombreuses et fréquentes transformations dues aux révisions auxquelles Rameau se vit amené, tant par goût de la perfection que dans le souci de rencontrer un public moins dédaigneux de son œuvre. Il serait riche d'enseignement de pouvoir suivre sa démarche à travers les variantes du texte: de la partition gravée originale à la première édition du livret en février 1748; puis de celle-ci à la version choisie pour la reprise, en avril de la même année; enfin le progressif amenuisement de ce texte lors des représentations de 1761 et de 1769: la vie de ce livret est aussi celle du goût musical de la société parisienne entre Lully et Gluck.
On dénigra le poète, on bouda les airs et récits, mais on loua clairement la haute qualité de la musique chorégraphique, dont les fraîches couleurs et l'aspect "aérien" valurent au compositeur l'adhésion immédiate des premiers critiques. Pourtant Rameau n'innovait guère dans le domaine orchestral. En dépit de la grandeur du sujet et même lorsqu'il s'agit de "peindre le débrouillement du chaos", sa palette demeure fidèle aux couleurs fondamentales. Mais le bouleversement harmonique de ses cordes et de ses bois ou la matité étrange et inquiétante d'un seul tambour voilé lui suffisent à créer cette atmosphère que Gluck, Haydn et même Berlioz ne sauraient évoquer sans un grand luxe instrumental.
Inauguré le jeudi 29 février 1748 à l'Académie Royale de Musique, le ballet héroïque de
Zaïs fut assez souvent repris, bien qu'avec un médiocre succès jusqu'à ce jeudi 22 mars 1770 après lequel on commença à oublier jusqu'à son nom.
Claude Chauvel

RÉSUMÉ DE L'ACTlON
Acte 1 - Zaïs, Génie de l'Air, est amoureux de Zélidie, une simple bergère. Déguisé en berger, Zaïs est aimé autant qu 'il aime, mais I'amour de sa bergère ne lui suffit pas pour être pleinement heureux. Malgré les conseils de Cindor, son confident, il s'obstine à vouloir éprouver Zélidie.
Acte 2 - Zaïs confie tout son pouvoir à Cindor et lui demande de séduire Zélidie. Celle-ci est peu sensible à la déclaration d'amour que lui fait Cindor. Pour donner une idée de sa puissance, il déchaîne les vents et la foudre s'allume. Cet orage épouvante Zélidie. Elle s'inquiète surtout de son amant qui est sur la terre. Le calme revenu, Cindor offre à Zélidie un bouquet enchanté; il peut exaucer tous ses vœux. C'est alors que paraît
Zaïs, et, craignant de le voir exposé à son rival, Zélidie lui offre ces fleurs, pour le mettre à I'abri du péril dont elle le croit menacé.
Acte 3 - La constance de Zélidie ne paraît pas encore assez éprouvée à
Zaïs. Après une féte galante où Zélidie pourrait croire que le charme des fleurs a rendu le cœur de Zaïs infidèle. celui-ci, qui a pris I'apparence de Cindor, presse Zélidie de punir |'ingrat qui I'abandonne. Pourtant elle I'adore, même infidèle. Par un charme secret Zélidie se laisse alors attendrir par Cindor, mais bien vite elle se reprend. Non, dit-elle, "ici tout est enchantement" et elle quitte le faux Cindor.
Acte 4 - Zaïs a découvert son rang à Zélidie. Son éclat royal, loin de la flatter, la plonge dans la plus profonde tristesse. Zaïs rompt alors I'anneau mystérieux dans lequel réside la puissance des Génies. Il est abandonné par sa Cour et son Palais disparaît. Les deux amants se trouvent dans un désert où leur amour fait leur unique partage. Mais bientôt paraît le Roi des Génies. Il rend à Zaïs sa puissance et élève la Bergère à l'immortaIité.

NOTE DE L'ÉDITEUR
La reproduction, ici offerte, du livret de Zaïs révèle, en majeure partie, le texte utilisé pour la première reprise de I'œuvre, le 23 avril 1748. Elle présente, entre autres intérêts, une typographie dont l'élégance n'exclut pas cette liberté qui peut mettre en évidence les mouvements du discours.
Afin d'établir un texte conforme à la version de Gustav Leonhardt, nous avons inséré en quelques endroits les variantes de diverses éditions dans des caractères typographiques néanmoins identiques, suivant en cela les usages du temps. Toutefois une composition nouvelle s'est avérée nécessaire lorsque la partition était, à notre connaissance, la source unique du texte chanté.
L'intégrale phonographique de
Zaïs a été réalisée d'après l'enregistrement fait en octobre 1977 par le WDR (Radio Cologne) à la Sankt Anna Kerk de Bruges.
Alain Villain